Pour Philippe Castéja, président des Crus classés, ce millésime est « de très bonne qualité ». Le marché attend cependant une forte baisse des prix.
Entre chocs économiques dus aux guerres et baisse mondiale de la consommation de vin, rarement les dégustations « officielles » de bordeaux primeurs se seront déroulées dans un contexte aussi anxiogène.
Comment se présente ce millésime 2023 ? Philippe Castéja, président du Conseil des grands crus classés en 1855 et propriétaire, le qualifie de « millésime inédit et de très bonne qualité. Un millésime abondant grâce aux pluies importantes de juin et sauvé par une très belle arrière-saison qui a permis une maturation lente, préservant ainsi la fraîcheur et les arômes. Le millésime est plus favorable aux cabernets qu'aux merlots, mais c'est surtout la date des vendanges qui a joué.
La conjoncture n'est pas sans rappeler celle du millésime 2008, en pleine débâcle financière. Il avait été sauvé par les hautes notes de Robert Parker, qui l'avait pratiquement mis au niveau des magnifiques 2005, et surtout une baisse drastique des prix de 40 % accordée par les producteurs. Robert Parker est à la retraite depuis 2012 et les notes du guide qui porte son nom ne font plus la pluie et le beau temps.
Le marché mondial attend un signal fort sur les prix, -35 % au moins chuchote « The Drinks Business », mais les vignerons ne l'entendent pas de cette oreille. Reste que les conditions du marché sont les pires des 50 dernières années et le monde entier attend que la place de Bordeaux assume son rôle de leader. Les prix baisseront-ils ? Réponse dès la semaine prochaine avec les premières mises en marché de grands crus classés.
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